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Carole Monnin, formatrice ARTES

Améliorer ses compétences RH : « ce sera bénéfique à tous les coups »

De ses 40 années de carrière dans les ressources humaines, d’un secteur d’activité à l’autre, Carole Monnin a tiré un constat : la plupart des managers doivent renforcer leurs compétences en matière de RH. « On leur demande beaucoup, ils sont souvent au four et au moulin, mais il faut mieux les armer sur le droit du travail, la conduite d’entretien, ou le recrutement. En entreprise, on se rend compte qu’il y a un manque de connaissances que les RH doivent souvent rattraper », analyse-t-elle.

Reconvertie coach professionnelle certifiée et formatrice, Carole a élaboré le module « Fondamentaux RH pour managers de proximité », qu’elle anime pour ARTES depuis 2022. À l’origine peu familière du secteur culturel, dont elle a apprivoisé les rouages ces dernières années, elle a la conviction que les associations gagneraient à améliorer leurs compétences en ressources humaines. « Peu importe la structure, qu’il y ait un poste dédié ou non, ce sera bénéfique à tous les coups ». D’autant plus depuis la crise sanitaire et les confinements, qui ont mis en exergue un changement dans le rapport au travail, notamment au sein des jeunes générations…

 

À quel public s’adresse ce module de formation ?

« À toute personne qui souhaite mettre en place de bonnes pratiques RH dans son association ou son entreprise. Généralement, je forme des managers, dirigeants, administrateurs ou encore des comptables. L’idée est de donner un bagage technique à ces gens dont les ressources humaines ne sont pas le domaine, mais qui veulent créer un cadre favorable, préserver la qualité de vie au travail, ou connaître les bonnes pratiques pour mieux recruter ».

 

Cette formation n’est donc pas exclusivement destinée aux salariés des associations culturelles ?

« Pas spécialement. Le droit du travail est le même pour tout le monde, que l’on soit employeur en association ou en entreprise. Les bonnes pratiques RH y sont donc applicables de la même façon.

La formation suit un fil conducteur, mais s’adapte au public que j’ai en face de moi. Lorsqu’il s’agit d’associations culturelles, on s’oriente vers leurs problématiques, mais j’ai déjà eu des groupes éclectiques. Quand c’est le cas, on explique bien que les modes d’organisation sont différents, et ça ne pose pas de soucis. En général, les gens qui viennent en formation ont envie de prendre un bol d’air, de partager leurs expériences. Voir les motivations des autres, dans des secteurs différents, participe à les faire sortir de leur quotidien ».

 

Tu as passé l’essentiel de ta carrière dans des structures privées. Quel est ton regard sur le fonctionnement des associations, et en quoi ta méthode peut les aider ?

« J’ai remarqué qu’il y avait parfois de la souffrance dans les associations. Il y a des choses à faire pour éviter les cas de burn-out. Certains employés s’investissent énormément, ne comptent pas leurs heures… et en tombent malade.

Les associations ont cet enjeu de garder leur personnel permanent, et d’attirer de nouveaux talents, comme le font les entreprises. Elles sont donc obligées d’adopter les bonnes méthodes en matière de ressources humaines ».

 

Comment transposer ces bonnes pratiques dans le cas d’une petite structure qui n’est pas doté d’un poste spécifique aux ressources humaines ?

« Être chargé de ressources humaines, c’est un métier à part entière qui nécessite une formation spécifique. Toutes les structures n’ont pas forcément les moyens d’avoir un poste en RH. Dans les associations, en dehors des plus grosses, il y en a très peu. Par contre, on peut avoir quelqu’un qui possède les bons réflexes, les fondamentaux. Par exemple, si jamais un employé se casse une jambe dans mon théâtre, que dois-je faire ? Ce sont des automatismes qu’un employeur doit absolument avoir, et pourtant, ce n’est pas le cas partout. D’où cette formation qui rappelle les fondamentaux ».