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Christelle Hodeige, coordinatrice culturelle pour le collectif du Dix, à Nantes.

« Dans mon métier, il n’y a pas vraiment de cadre. Les formations m’ont permis de le poser »

Programmatrice, coordinatrice, communicante… Christelle Hodeige a tellement de casquettes qu’elle peine à décrire exactement son métier. Elle est de ces personnes qui ont inventé leur poste quasiment de A à Z. Initialement chargée de production, spécialisée dans le montage d’événements, elle est recrutée en 2010 par le Collectif du Dix pour mettre en place la programmation culturelle de la maison de quartier de la butte Sainte-Anne à Nantes. « Il y avait tout à faire. À l’époque, le projet était porté par des bénévoles », rembobine-t-elle.

Quatorze ans plus tard, la maison accueille entre 40 et 60 représentations par an, dans une salle de 150 places assises (200 en mode concert). « On organise nous même le quart des événements. Les autres, ce sont des projets de compagnies que l’on accompagne dans la production. On a cette double mission », décrit Christelle. En pleine préparation d’une semaine de spectacles jeune public (Les p’tits enchantements du dix, du 19 au 25 octobre), elle est venue nous rendre visite le temps d’un café. L’occasion de se remémorer ses nombreuses expériences de formation chez ARTES, sept modules au total.

 

Avais-tu des attentes particulières quand tu es arrivée en formation ?

« La première fois, c’était sur Photoshop, donc j’avais des objectifs très précis. Ensuite, il y a eu une longue pause (5 ans) avant que je revienne en 2016 (cycle « Réussir dans sa fonction managériale »). Je suis une grande autodidacte. J’apprends sur le terrain, donc je ne viens pas en formation avec des attentes démesurées. Je savais que je ne deviendrai pas une super manager en suivant simplement une formation. Je suis venue chercher des outils, des échanges, des postures pour m’aider dans la résolution de conflits ou de problématiques ».

 

Ton poste sort des normes : tu as plusieurs casquettes, tu travailles essentiellement avec des bénévoles... Qu’est-ce que les formations t’ont apporté ?

« Je dis souvent, de manière très tendre, que mon métier c’est d’être la tenancière d’un joyeux bordel. Il n’y a pas vraiment de cadre. Les formations m’ont permis de le poser. Aujourd’hui, je suis coordinatrice culturelle, mais mon poste pourrait avoir plein d’autres appellations.

Quand je suis arrivée sur la formation management, je dirigeais des projets, mais je n’étais pas forcément à l’aise avec l’idée de diriger des équipes. J’étais gênée par cette posture, sachant que je n’ai pas de fonction de directrice. Mais je suis repartie avec des compétences humaines qui me servent maintenant au quotidien. À partir de là, ça a changé ».

 

Tu as trouvé des réponses adaptées à tes problématiques ?

« Oui, notamment sur le module « Mieux se connaître pour mieux manager ». Quand je l’ai fait, c’est parce que je sentais arriver un conflit avec un de mes administrateurs. Ce qui est inévitable quand on travaille dans un projet où l’on collabore avec autant de monde.

On est plusieurs à avoir expliqué nos problèmes, et on a pris le temps de tous les traiter. Ils se répondaient sur certains points. On les a décortiqués, et on est tous repartis avec des outils et des solutions. Pour moi, ça a très bien fonctionné. Cette formation m’a permis de déconstruire beaucoup de choses ».

 

Quel bilan tires-tu de ton parcours chez ARTES ?

« À chaque fois, je suis repartie avec des grands moments de prise de recul : par rapport à ce que je faisais, à comment je travaillais, ou comment je m’organisais. D’où mon envie de vouloir me former tous les ans. Quand tu es en formation, tu t’obliges à ne pas avoir la tête dans le guidon. Ça te fait sortir de ton équipement, rencontrer tes pairs. Ce sont des moments précieux. On ne se rend pas compte des routines de travail qui s’installent avec le temps. Ça m’a permis de ramener un peu de peps ».