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Témoignages

Se former, pour éviter « de s’encroûter dans sa pratique professionnelle »

Entrée dans la vie active en 2008, Maureen Largouët n’a attendu qu’une petite année pour entamer son parcours de formation professionnelle. Une habitude qu’elle a conservée au fil des évolutions de sa carrière, et qui l’a amenée à passer quelques têtes chez ARTES. Aujourd’hui responsable des relations avec les publics, de la communication et de la billetterie à la Soufflerie (Rezé), un poste qu’elle occupe depuis juin 2020, Maureen nous a accordé un peu de temps pour revenir sur ses expériences en formation. 

Interview par Elliott Bureau
le 17 janvier 2025
(lu 758 fois)

Tu es venue te former très tôt dans ta vie professionnelle, pourquoi as-tu ressenti ce besoin ?

« À l’époque, je sortais tout juste de formation universitaire, j’avais besoin de concret. Je trouvais ça bien de venir me former après avoir eu l'expérience du terrain, des bases solides. C'est pour ça que je suis venue assez rapidement. Après, j’ai continué au fil des différents postes que j’ai occupés. Je trouve que ça permet de consolider et d'élargir les compétences, mais aussi d'apporter des respirations dans le quotidien professionnel. On a tellement la tête dans le guidon que ça fait vraiment du bien de prendre le temps de se poser, de réfléchir à notre pratique. Et puis, l'enrichissement vient aussi des échanges d'expérience avec les autres. Ça nous ouvre un peu l'horizon. Je n'ai pas envie de m'encroûter dans ma pratique professionnelle, donc c'est important de continuer à se former ! » (Rires) 

 

Tu as suivi des thèmes très différents les uns des autres, c’était une façon d’évoluer ? De gagner en polyvalence ?

« Oui, complètement. Me former m'a donné les outils et les armes pour pouvoir changer de poste sans trop en avoir peur. J’ai eu beaucoup de missions différentes en CDD, j’ai pu essayer différents postes. Entre mes expériences professionnelles et les formations, j’ai travaillé autant en administration qu'en organisation d'événements, qu'en billetterie, communication, etc. Ça permet d'être dans une évolution permanente. »

 

En pleine recherche d’emploi, la démarche de formation « montre qu’on est intéressé, qu'on ne postule pas là par hasard »

Tu as dit avoir enchaîné plusieurs CDD. Le fait d’avoir suivi toutes ces formations, ça a été un atout pour toi pour trouver du travail ? 

« Oui, c'est certain. À cette époque, j'ai candidaté sur des postes assez différents. Mon parcours de formation m’a permis de montrer que, même si je n'avais pas 10 ans d'expérience dans le domaine sur lequel je postulais, j'étais quand même proactive. La démarche de se former, ça montre qu’on est intéressé, qu'on ne postule pas là par hasard. C’est un peu comme les engagements bénévoles, le fait d’être investi dans des activités extra-professionnelles. C’est un petit plus. Ça montre que ce n'est pas parce que je n'ai fait que de la prod jusqu'ici que je ne peux pas bosser en billetterie, par exemple. »

 

Tu veux dire que ça t’a permis de varier les missions ?

« Tout à fait. Après, je pense que j’ai trouvé mon truc depuis que je suis à la Soufflerie, ça va bientôt faire 5 ans. Mon parcours jusqu'ici a été jalonné de beaucoup d’expériences, mais je me plais dans les relations avec les publics, la communication et la billetterie. Comment on s'adresse à notre public ? Comment on échange avec lui ? Comment on transmet un projet artistique ou le projet d'une structure ? Il ne faut jamais dire jamais, mais je ne pense pas que je reviendrai à un poste de production ! »

 

Justement, c'est le fait d'avoir expérimenté plusieurs métiers qui te fait dire que tu as trouvé ton domaine ?

« Je pense que je me suis nourrie de toutes ces expériences, qu'elles soient professionnelles ou en formation. C’est ce qui a créé mon bagage personnel. Je pense que je ne suis pas la même professionnelle aujourd'hui que si je m'étais directement dirigée vers ce métier-là il y a 15 ans. Tous les parcours sont riches, mais je trouve ça chouette d'avoir aussi vécu toutes ces expériences. »

 

Tu dis avoir trouvé ta voie, mais tu continues tout de même à te former. Qu’est-ce que cela t’apporte ?

« Je suis toujours dans cette démarche d’évolution. En ce moment, j’envisage de me former au management, même si c’est un peu tabou dans le monde culturel, car ça évoque des domaines plus commerciaux, liés au monde de l'entreprise. Maintenant, on sait très bien que c'est complètement faux et que c’est nécessaire. Et moi, ça m'intéresse pour être plus pertinente dans ma pratique. Je me dis que c'est aussi rendre service à mon équipe.

J’envisage aussi une formation sur les droits culturels dans le cadre d’un nouveau projet à la Soufflerie autour du lien entre les habitants et le territoire de Rezé. Ces deux formations sont complètement différentes : une plus technique, pour acquérir des outils, et l’autre qui touche à des valeurs que l'on défend à la Soufflerie et que je défends aussi dans mon rapport personnel à la culture. »