« Partir en formation, c’est sortir de son quotidien »
En novembre 2024, Samuel Suire fêtera le septième anniversaire de son embauche à temps plein au théâtre de la Chaloupe, à Niort. Principalement chargé de la diffusion, il effectue également quelques tâches de production (notamment la recherche de partenariats) et occupe le rôle de coresponsable de la compagnie. De multiples casquettes, qui nécessitent une certaine polyvalence.
Pourtant, Samuel n’était pas spécialement destiné à travailler dans le secteur culturel. Employé d’une chaudronnerie au début des années 2000, il a « bifurqué » en raison des difficultés économiques de son entreprise de l’époque. « J’ai toujours eu un pied dans le théâtre. Je me suis dit que ce pourrait être intéressant de m’y reconvertir, mais plutôt dans le domaine administratif qu’artistique », se rappelle-t-il.
De par la proximité entre Niort et Nantes, Samuel se tourne vers ARTES pour suivre les modules de comptabilité et de paie (base et perfectionnement). Après une expérience dans les musiques du monde - également stoppée en raison des difficultés économiques de son employeur - il hésite à se lancer dans la diffusion de spectacle. On est alors à l’automne 2010. Le début d’un long parcours de formation, clôturé en 2021 par une participation au cycle spécialisé « Réussir dans sa fonction managériale ».
Quelles étaient tes attentes en arrivant en formation chez ARTES, au moment de ta reconversion ?
« Quand j’ai suivi le cycle de chargé de diffusion, je venais juste de commencer dans le métier, et je me questionnais encore. La formation était une façon de valider la chose : est-ce que je fais le bon choix ? À l’époque, j’ai eu une discussion avec Cyrille Bureau (directeur d’ARTES) car j’hésitais à me spécialiser en production ou en diffusion. Il m’avait conseillé de choisir entre l’un et l’autre, ce que j’ai fait ».
Qu’est-ce que ce cycle spécialisé t’a apporté ?
« Partir en formation, c’est un moyen de sortir de son quotidien. Pour moi, cet aspect est primordial. C’est un moment partagé avec d’autres personnes qui ont des profils différents. On se retrouve à expliquer ce que l’on fait, notre expérience, et écouter les retours des autres participants qui eux aussi, pour la plupart, font partie du monde du spectacle. Cela permet de se positionner : par rapport à ses propres compétences, aux compétences que l’on devrait avoir, et plus largement par rapport au secteur. C’est aussi un moyen de se poser, de faire un état des lieux ».
À ton initiative, tu as participé à de nombreux autres modules. Qu’est-ce qui t’a amené à revenir ?
« La définition des thématiques me parlaient. Parfois ça n’a peut-être pas forcément marché comme je le pensais, mais j’ai apprécié les rencontres avec les formateurs et formatrices. Pour la plupart, ce sont des professionnels. Ils ne font pas que de la formation, et cela rend l’échange beaucoup plus riche. Dans leurs discours, on les sent moins déconnectés que lors d’une formation avec un enseignant, par exemple ».
Ta carrière a beaucoup évolué, utilises-tu encore aujourd’hui les acquis de tes précédentes formations ?
« Oui, pour des choses très pratiques. Je suis trésorier pour la ligue de l’enseignement, donc mes connaissances en comptabilité, apprises chez ARTES, me permettent de ne pas être largué. Me former sur Excel m’a aussi ouvert des horizons.
Il y a aussi tout ce qui va être autour de la posture : dans le cycle management ou dans la gestion des conflits. Au Théâtre de la Chaloupe, j’ai un poste de coresponsable. Quand je me retrouve face à des situations complexes, j’essaie de me reposer sur ce que j’ai vu en formation. Cela me permet de réagir plus facilement ».