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Communication digitale : en 2025, une nouvelle approche sur les réseaux sociaux

Nouveau monde à conquérir à la fin des années 2000, les réseaux sociaux sont rapidement devenus incontournables. En 2025, quelle structure peut se passer de Facebook, LinkedIn, ou encore d’Instagram ? Malgré les inquiétantes dérives récemment engagées par certains dirigeants de ces géants de la communication, difficile de se priver d’une telle visibilité…
Pour vous accompagner au mieux dans cet univers aussi mouvant qu’impitoyable, ARTES a entamé, en fin d’année dernière, la refonte de son parcours en communication digitale. Chacun des trois réseaux sociaux cités précédemment sera désormais décortiqué indépendamment au cours d’une formation d’une semaine complète. On en parle avec Shamy Ravdjee, intervenant pour ARTES depuis 2016.

Interview par Elliott Bureau
le 14 février 2025
(lu 374 fois)

Qu’est-ce qui vous a poussé à changer la formule ?
« Depuis 2023, grosso modo après la période Covid, nous avons constaté de plus en plus de demandes et de besoins pour Instagram et LinkedIn. Maintenant, Facebook reste le réseau social le plus utilisé, et on voit bien aussi qu'il se passe des choses quand on communique dessus. Dans la nouvelle formule, on a donc décidé de séparer les réseaux sociaux afin que chaque formation puisse être suivie de manière indépendante. Instagram, on lui donne deux jours entiers car c'est un outil vraiment très complet. On va pouvoir prendre le temps d'aller en profondeur sur tous les algorithmes, parce qu'il y en a 5 à 6 différents ! On va chercher à comprendre leur fonctionnement, faire des exercices, et analyser les statistiques. 
Pour Facebook, comme la demande est moindre et que les gens sont habitués, on a enlevé toute la partie apprentissage. C’est de l’acquis. Très peu de participants n’arrivent en n’ayant jamais utilisé Facebook. Donc on fait une seule journée, mais plus poussée : on se concentre sur l’algorithme et les statistiques.
Et puis, on termine avec deux jours sur LinkedIn pour lequel l’approche gestion des contacts est tout à fait fondamentale. Là aussi, il y a toute une partie sur les contenus, et l'algorithme ».

Tu parles beaucoup d’algorithmes. Pourquoi c’est important d’en comprendre les subtilités ?
« C’est primordial. J’explique sur quoi agit tel algorithme, pourquoi, et quel est le bénéfice pour le réseau social. C’est important de s’éduquer à cela, mais aussi d’éduquer sa communauté, car c’est elle qui vient chercher l’info, c’est elle qui en a besoin. Évidemment, si on ne travaille que pour l'algorithme sans se soucier de sa communauté, ça ne va pas marcher.
Donc on fait des exercices, on se creuse la tête pour faire des contenus qui plaisent autant à l'algorithme qu'au public. Ce qui n'est pas forcément évident. Sur Instagram, par exemple, l’algorithme adorera une vidéo de chats qui tombent. Pourquoi ? Parce que les gens vont rester. Mais derrière, si tu proposes de manière hyper professionnelle de venir à un spectacle, il n'y a plus personne, et l’algorithme va chercher une autre vidéo de chat. La difficulté est là. Les réseaux sociaux ont besoin que les gens restent. C'est l'économie de l'attention, et ça ne fonctionne que là-dessus ! Ce qui veut aussi dire que si tu fais très peu de contenu par rapport à un qui fera beaucoup, tu seras moins mis en valeur. Il faut réussir à jongler avec tout ça ».

 

« Il faut comprendre comment on peut exploiter l'algorithme, mais le plus important, c’est toujours le contenu. Le message que l’on veut faire passer »

Pour des raisons de temps, on pourrait être tenté de poster de la même manière sur ces trois réseaux. Ce serait une mauvaise idée ?
« Je pars du principe que quelqu'un qui vous suit et qui aime ce que vous faites le fait sur plusieurs canaux. S'il voit la même chose sur Facebook, Instagram et LinkedIn, il va finir par se déconnecter parce qu’au bout d’un moment, c’est lourd.
En fait, la stratégie la plus fiable, ça reste de travailler sur un contenu pour son propre site internet, et de faire un relais sur les réseaux. Là, on peut travailler de manière différente et optimisée : une accroche qui va être plus orientée pro sur LinkedIn, plus visuelle sur Instagram et plus pour susciter les partages et commentaires sur Facebook, par exemple. Les outils de publication ne sont pas les mêmes. Sur Instagram, tu as les réels (vidéos) qui n’existent pas sur LinkedIn, par exemple. Sur Facebook, tu as les événements que tu n'as pas sur Instagram. On peut donc faire des choses différentes, même si le fond du message est commun. Il faut comprendre comment on peut exploiter l'algorithme, mais le plus important, c’est toujours le contenu. Le message que l’on veut faire passer. Et ne surtout pas poster uniquement pour poster ! »

Est-ce que tu estimes que la culture a des progrès à faire sur les réseaux ?
« Ce n’est pas évident. La culture, devrait être le premier vecteur de contenus et générer des réactions puisque c’est un secteur habitué à produire de la distraction. Mais en l'occurrence, ce n’est pas le cas. Contrairement aux marques, la culture n'a pas du tout pris sa place à l’arrivée des réseaux sociaux. Il y a un énorme gap ». 

Comment l’expliques-tu ?
« Je pense qu'il y avait un peu de snobisme. Peut-être un côté : « nous, on fait du vrai, du réel, du physique », alors que les réseaux sociaux, c'est virtuel. Et puis, il y a aussi la problématique du temps. Déjà, sans les réseaux sociaux, les chargés de communication dans le secteur culturel sont très occupés. Si en plus tu leur rajoutes un mammouth comme Instagram à alimenter, c'est chaud. Et vu le contexte économique, on ne va pas embaucher quelqu'un juste pour ça. Il y a donc y a une phase importante qui est de rationaliser son temps passé et ses posts, de façon à optimiser son temps ».

 

« Ne pas tout miser sur les réseaux sociaux »

Quelles attentes as-tu identifiées sur tes modules de formation ?
« Ce que les gens demandent, c’est d’être plus performant en moins de temps. Ça se comprend, mais ça ne se fait pas en claquant des doigts. Déjà, il faut définir ses objectifs, ses critères. C'est le principal. Et ensuite, comme on le disait juste avant, on cherche à rationaliser. Cela passe par l’élaboration d’un plan de communication. Sur la fin des modules LinkedIn et Instagram, on a le temps d’aborder ce point-là, pour donner un peu de visibilité aux participants. Mais nous avons pour projet de monter une nouvelle formation dédiée uniquement au plan de com ».

Suite aux dernières actions de Musk et Zuckerberg, on perçoit une certaine défiance autour des réseaux sociaux. Qu’en penses-tu ?
« De la défiance et des gens qui quittent les réseaux sociaux, il y en a toujours eu. C’est arrivé plusieurs fois que l’on prédise la mort de Facebook, mais au final, ça n’est jamais arrivé. Ce qui changerait la donne, ce serait qu’une autorité ferme purement et simplement un réseau. Tant que ce n’est pas le cas, il y aura toujours du monde, donc toujours besoin de communiquer dessus. Car c'est une vitrine.
En formation, je dis aux participants de ne pas tout miser sur les réseaux sociaux. Il est arrivé à plusieurs de mes clients, ou des gens qui viennent en formation, d’avoir leur compte bloqué du jour au lendemain, sans raison apparente, et de perdre tout ce qu'ils ont construit pendant des années sans levier pour agir. Il faut continuer à être présent sur les réseaux, mais il faut que ça reste quelque chose d'accessoire, pas de central ».

 

À consulter : nos formations en communication digitale et réseaux sociaux :